LE MUSEE DES BEAUX - ARTS  

 

 

 

 

             Après trois années de travaux, le Musée des Beaux-arts de Nancy rouvre ses portes en février 1999; le projet de rénovation ayant été décidé en 1990. L'espace d' exposition était devenu quelque peu exigu, il est donc apparu nécessaire de re-moduler les locaux, ainsi d'organiser le musée différemment, en conciliant esthétique et fonctionnel.

 

 

  LA GENESE DU PROJET  

 

 

  Le Musée des Beaux-arts est aménagé dans l'un des pavillons d' Emmanuel Héré composant l'Ensemble Stanislas. Un premier agrandissement avait déjà vu le jour en 1936, avec les architectes Jacques et Michel André mais la surface d'expositions s' avéra peu à peu insuffisante, notamment à partir des année 1970, dès lors que s'accrue les visites des musées en France. Il fallut donc attendre 1990 pour voir se décider le projet de restructuration, mais là encore, le dossier servit la polémique.

Une telle entreprise est relativement onéreuse, puisque les investissements s'élevaient à 103 millions de francs, dont 56 millions à la charge de la ville de Nancy.  En effet une vive polémique s'enclencha, pour certains cela devait être un nouvel atout pour Nancy, ainsi poursuivant d'une certaine manière la quête de modernité débutée les siècles passées. Mais pour d'autres comme Francis Roussel, Inspecteur Général de l'Inventaire, l'agrandissement du musée reste une erreur; sur le plan national, ajoute-t-il, les collections n'étant que d'ordre secondaire, celles-ci ne justifiaient pas une telle dépense. Au contraire il estime que les dépenses auraient du profité aux extraordinaires collections du Musée Lorrain et du Musée de l' Ecole de Nancy. Mais la splendide collection de verreries héritée des ateliers  Daum, réunie au sous-sol semble en partie justifier de choix, bien qu'elles aient pu être rattachées au Musée de l' Ecole de Nancy. Mais la percée d'une galerie souterraine mettant à jour un bastion des fortifications médiévales, permettait de présenter les collections dans une atmosphère originale. 

         

 

                        

 

L'espace d'exposition a par cette occasion considérablement augmenté, passant à 9000 m², ce qui permis de présenter au public des collections plus nombreuses, ayant été restaurée après être restées longtemps en réserve. D'autre part, une restructuration de l'ensemble sera nécessairement conçue selon les exigences propre au musées contemporains, dont celui de Nancy en est l'illustration, avec des oeuvres exposées de manière aérée dans des espaces vastes, permettant ainsi d'apprécier chaque oeuvre séparément. Enfin, il ne faut pas oublier que le pavillon du 18ème comportant beaucoup d'ouvertures, se prêtait mal à l'exposition d' un certain nombre d' oeuvres. La restructuration de l'ensemble à tenu compte de cet inconvénient, qu'elle est parvenue à surmonter.

Assurément, un tel projet n'apparaît donc pas superflu, du fait qu'il réponde à des exigences pratiques. Néanmoins, si l'on a pu considérer l'ensemble comme une erreur en vue de l'investissement financier, il reste que le tout constitue une indéniable réussite architecturale, et un nouvel attrait culturel pour Nancy.

 

 

 

 UNE ALLIANCE ENTRE DEUX STYLES ARCHITECTURAUX

 

 

                      

 

 

Le cadre architectural dans lequel devait s'insérer le nouveau musée posait d'ores et déjà plusieurs contraintes. La place Stanislas, classée monument historique, est chère aux nancéiens, qui en aucun cas ne voulaient voir l'ensemble Héré " défiguré" par une construction contemporaine. D'autre part, intégrer une annexe moderne tout en préservant l'ordonnance classique des lieux pouvait apparaître dans ce cas précis comme un défi. Les architectes chargés du projet, Laurent et Emmanuelle Beaudouin, Sylvain Giacomazzi, Jean-Luc André et Claude Prouvé, ont dû tenir rigoureusement compte de ces paramètres initiaux. Aussi, l'édification d'une nouvelle structure devait nécessairement se greffer sur l'arrière du bâtiment classique, ou latéralement, pour ne pas ôter le cachet de la façade donnant Place Stanislas. En ce sens, on dû "bâtir du neuf sur de l'ancien", et le cadre initial a pu ainsi être préservé, dans la mesure où les quelques marronniers en toile de fond de la fontaine d'Amphitrite masquent en partie l'extension du musée depuis la place. Au devant de l'extension, un espace vert, avec une volonté de  planitude végétale, à été aménagé; néanmoins, il est regrettable qu'il ne soit ouvert au public, ou encore qu'il ne s'y trouve quelques sculptures.

Outre le problème de l'insertion de l'ensemble dans un cadre esthétique prédéfini, le choix architectural lui -même se révélait complexe. Au premier abord, le musée se présente sous une façade 18ème d'Emmanuel Héré. La restructuration s'est dès lors effectuée à l'intérieur des locaux préexistants. Aussi ne peut-on pas véritablement parler de "brutalisme architectural" puisque l'harmonie et l'unité de la Place ne s'en trouvent pas altérées. Par ailleurs, architecture classique et contemporaine s'accordent ici avec subtilité, cohabitant de manière évidente et le contraste n'est pas si prononcée, grâce à l'agencement des deux parties. Volontairement, la façade extérieure du nouvel ensemble a été pensé en combinant des formes géométriques élémentaires telles que le carré, le rectangle... Verre, béton... les matériaux mis en oeuvre reflètent nettement l'idée d'une simplicité architecturale, à tel point que l'on pourrait y observer des affinités avec l'esthétique fonctionnaliste: la ligne de l'ensemble est plutôt épurée; en ce sens le mariage des deux architectures ne parait pas provocant. La rupture entre les deux niveaux se dissimule avec l'intégration de vastes surfaces vitrées, venant s'insérer entre les parois de béton du second étage.; toute monotonie se trouve alors rompue. Enfin, il faut prendre en considération le fait que les baies vitrées du rez-de-chaussée apportent une qualité nouvelle au musée, la diffusion de la lumière naturelle peut être entrevue comme un aspect positif, surtout en ce qui concerne les sculptures exposées. Celles- ci bénéficient en effet d'un éclairage naturel, qui les dévoiles ainsi sous une lumière constamment renouvelée.

 

 

On peut donc attester que le nouveau Musée des Beaux- Arts de Nancy reflète une recherche architecturale très signifiante: les traits de génie des architectes résident notamment dans la capacité à être parvenu à concilier deux architectures totalement différentes en soi, au sein d' un lieu des plus contraignant.

 

 

 

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

 

 

 

 QUELQUES OEUVRES DES  COLLECTIONS ... 

 

 

 Claude Gellée 

 

 

 Philippe de Champaigne

 

 

 Emile Friant

 

 

 Claude Monnet

 

 

 

 

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