LA MANUFACTURE DE TABAC 

UNE RECONVERSION EN PÔLE CULTUREL

 

Le Centre Dramatique National

 

 HISTORIQUE 

Plan des locaux actuels

         L'origine connue de la manufacture de tabac remonte au 18ème siècle. Jusqu'en 1840, Isaac Berr de Turique est le propriétaire de cette modeste manufacture; dès lors, à la cession des bâtiments, une reconstruction s'impose, pour une usine plus grande et plus moderne. C'est sur les plans d' Antoine- Barthélemy Gutton, directeur des domaines de l'Empereur Napoléon III, que les travaux commencèrent vers 1864.

La manufacture occupe un îlot trapézoïdal le long de la ligne de chemin de fer. L'ensemble s'organise dans un rectangle divisé par trois cours. Tous les bâtiments sont construits en moellons, à l'exception de la façade du bâtiment administratif ( A ), en pierre de taille; cette façade est d'ailleurs la seule à être ouvragée ( moulures, décors floraux stylisés aux fenêtres). Quant aux bâtiments H et I, ils se sont rajoutés à la fin du 19ème siècle. En 1968 s'achève l'activité de la manufacture, et les bâtiments sont alors désaffectés.  Ce type de manufacture est relativement rare au point de vue national, ce qui justifie certainement l'attachement que les Nancéiens manifestent encore pour cette manufacture.

 

                                                    La manufacture de Tabac au temps de sa prospérité

 

 

 LE PROJET DE RECONVERSION

     Dans les années 1980, on observe un véritable boom culturel, lié à l'élection de François Mitterrand. La municipalité rechercha donc de nouveaux locaux pour le développement de diverses fonctions culturelles. En effet des besoins pressants se firent sentir:

- L' agrandissement de la bibliothèque municipale, alliée au concept de médiathèque.

-L'agrandissement du Conservatoire de Musique Danse et Art Dramatique, trop à l'étroit dans ses locaux rue Chanzy.

- Des locaux pour le CNRS.

- La création d'un pôle de l'image.

_ Un lieu de répétition et de représentation pour le Centre Dramatique National.

 

 

                             

               Une des deux salles de concert du conservatoire                    Une des cours de la manufacture

    La ville de Nancy s'est alors immédiatement tournée vers les locaux désaffectés de l'ancienne manufacture de tabac, qui étaient en attente d'un projet durant quelques années. En effet, ma manufacture possède une très bonne situation géographique au sein de la ville, permettant ainsi à doter le quartier d'une nouvelle fonction, de diffusion culturelle. C'est un ensemble central bien desservi, facile d'accès, à proximité de la gare, pouvant se doter d'un parking, mais surtout très proche du centre-ville, des lycées et des universités.

 

 

  LES TRAVAUX  

 

Plan cadastral du site de la manufacture

 

         La ville de Nancy rachète donc l'ensemble en 1984, et les travaux commencèrent aussitôt avec une priorité accordée au conservatoire. Les différents architectes sollicités ( Casari, Mercier, Henrion, François, Beaudouin, Giacomazzi, Rousselot). décident de remodeler entièrement la structure interne des bâtiments, qui garderont de leur fonction première, leurs façade et une partie de leurs toitures. Les nancéiens étant particulièrement attachés à cette manufacture, on du donc se battre pour en préserver l'essentiel, tout en sachant qu'il était impossible d'en préserver la totalité. Mais la deuxième raison est d'ordre financier , car il aurait été plus coûteux de détruire les bâtiments pour en concevoir de nouveaux.

Ainsi apparaissent successivement dès 1986 le théâtre, en 1987 le conservatoire, en 1988 le pôle de l'image, en 1989 le pôle universitaire de gestion, et en 1991 la médiathèque, formant ainsi une cité culturelle de 25 000 m2.

Soucieux d'une recherche de convivialité des lieux, un travail sur les ouvertures et les transparences de la façade à été mené, tout autant qu'à l'intérieur même du bâtiments abritant le conservatoire. Aussi, si le béton armé a été le principal élément de restructuration, on l'a souvent associé avec des matériaux alors présents sur l'ancienne architecture comme des colonnes de fonte, des corniches de pierre ou de brique à but ornemental.

La médiathèque et son agrandissement moderne

 

 

        Finalement, selon Francis Roussel ( Inspecteur général de l'Inventaire) interrogé à ce sujet, les travaux ont été dans l'ensemble de bonne qualité et l'introduction contemporaine fut judicieuse, de bon goût et en accord avec l'ensemble architectural. Le résultat est donc fort satisfaisant, sachant qu'il est toujours très difficile de se réapproprier un ensemble architectural pour des lui donner de nouvelles fonctions, demandant des structures particulières, comme l' exigence acoustique pour un conservatoire, par exemple. La reconversion de la manufacture des tabacs en pôle culturel est un bel exemple de réussite urbanistique, comme en témoigne actuellement le dynamisme culturel en ces lieux.

 

Page Précédente                 Page d'accueil