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JEAN PROUVE
Sa vie, son oeuvre
================ SA VIE
1901 marque la naissance l'École de Nancy, ainsi que de Jean Prouvé, fils de Victor Prouvé, et filleul d'Émile Gallé, le chef de file de l'École de Nancy. Deuxième d'une famille de sept enfants, Jean devient très tôt complice avec son père, en fréquentant assidûment son atelier. Habitué très jeune au contact des nombreux artistes et intellectuels que rencontre son père, Jean Prouvé définira sa jeunesse comme un "humanisme au quotidien". Sa vie et son oeuvre seront d'ailleurs imprégnées de la "morale" de l'Ecole de Nancy: une indépendance absolue à tout courant artistique, la vulgarisation de l'Art, des rapports avec les ouvriers... D'une indépendance et d'une modernité exemplaire, il choisit donc "d'être de son temps sans compromis". De retour à Nancy en 1922, après son apprentissage en ferronnerie d'art, il refuse de reprendre l'usine Gallé, qui ne correspond plus aux idéaux de l'Ecole de Nancy, et décide de trouver sa propre voie.
Jean Prouvé se pose en expert de la fusion des nouvelles techniques et de l'impératif esthétique qui caractérisent son oeuvre. Oscillant entre artisanat et industrie, sa production reste difficile à catégoriser. L' interaction entre une recherche de rentabilité et une force de création interdisant la répétition d'un production industrielle, n'est pas sans rappeler une des problématiques de l'Ecole de Nancy. Son oeuvre ne s'arrête pas à la simple logique de profit, elle tend vers l'accomplissement d'idéaux sociaux et culturel, et s'apparente ainsi à une forme "d' artisanat éclairé".
Jean Prouvé rêvait de construire de grands ensembles et de"fabriquer une maison comme une automobile". L'industrialisation de l'habitat permettait selon lui d'en améliorer la qualité et d'en réduire les coûts. Mais il se heurta à une résistance farouche des pouvoirs publics, des organismes de contrôle technique du bâtiment, et de certains architectes. Malgré cela, il réalisa de nombreux prototypes, telle la "maison du week-end", préfabriquée et démontable. Beaucoup de projets n'aboutissent pas; des concours remportés restent sans suite comme celui de 1949 saluant le principe du portique ascial. La fabrication de quelques modèles uniques remplace l'espoir meurtri d'une production en série.
Plusieurs facteurs se présentent comme des freins à l'industrialisation, dont la personnalité même de Jean Prouvé. Son art de la modification, lié à un intransigeant perfectionniste, transforme l'embryon d'entreprise en un véritable atelier de prototypes.
"Ni tout à fait architecte, ni seulement bâtisseur", selon son fils Claude, Jean l'inclassable, se distingue par la force de son style qui réside dans la parfaite conjugaison de son apprentissage de l'ecole de Nancy, et de son avant-gardisme annonciateur des grands débats socioculturels.
=================SON OEUVRE
Partagées entre Nancy et Paris, les réalisations de Jean Prouvé sont nombreuses et très diversifiées. Toutefois, la " ville au chardon" reste une place forte de "l'architecture Prouvé". Pas moins de 15 sites remarquables peuvent y être recensées, dont:
-Une rampe d'escalier au musée de zoologie 1932
-L' équipement et le mobilier des chambres, ainsi que la porte d'entrée, de la cité universitaire 1932
-Les volets (réalisés en feuilles d'aluminium) qui épousent les forme d'une aile d'avion, au Musée des Beaux Arts 1935
-Les structures métalliques de la maison Dollander, parées de plusieurs hublots rappellent le style des cabines de paquebots 1952
Pour une liste complète des oeuvres de Prouvé à Nancy, consulter la page suivante