CIRCULATION: le retour du TRAMWAY


 

 

 

 

          Depuis leur apparition, les transports urbains, suscitent des intérêts particulièrement marqués. En effet, ils donnent une cohérence au tissu urbain; le plan de la circulation d'une ville, est donc l' ossature d'une organisation urbaine. L'urbanisme et la circulation à l'intérieur d'une ville sont donc indissociable.

 

 

L' âge d'or...

 

                    La ville n'existant qu'en tant que lieu de rassemblement des hommes et de leurs activités, les conditions de leur déplacement sont par conséquent primordiales. Faits, que nous pouvons d'ailleurs observer en considérant l'évolution des villes à travers l' histoire. Dans le passé, les transports ont façonné la forme des villes, guidé leur croissance, rythmé leur économie. De nos jours, les transports semblent être parmi les premières préoccupations d'une ville, et constituent de véritables problèmes: congestion de la circulation, aménagements, bruits, pollution... D' où la nécessité des transports en commun, ceux-ci jouant un rôle déterminant aux heures de pointes et pour les déplacements à l'intérieur même de la ville, avec les métros, les bus, les tramway. Chaque ville par son plan urbanistique, sa taille et son histoire, a un mode de fonctionnement des transports en commun, qui lui est propre.

Face à une demande toujours plus importante de transports en commun, il faut renforcer les infrastructures, en se heurtant bien sur à tous types de problèmes. C'est ainsi que nous assistons au retour du tramway, disparu de nos provinces française depuis près d'un demi siècle. Après s'être heurté à de nombreux détracteurs, et susciter de nombreuses polémiques, le tram revient à Nancy , issu de l'une des technologies les plus avancées, plus convivial, plus pratique, plus rapide...

 

 

 

========= Les aménagements du début du siècle:

 

 

 

                Le développement des transports urbains a toujours été de pair avec celui des villes. Celles-ci n'ont de raison d'être que dans la mesure où elles rassemblent des personnes très diverses qui peuvent communiquer entre elles, et où se développent des activités collectives, le commerce, la réunion d' un grand nombre de travailleurs et des échanges d' idées. C'est sans aucun doute la raison qui explique que tout le plan de développement urbain soit d'abord caractérisé par un plan de transport, les axes de ceux-ci orientant l' urbanisation projetée. Ainsi, au fur et à mesure de l'évolution de Nancy, les transports en commun ont évolués en fonction des nouveaux besoin de la ville, ce qui explique le retour au tramway.

 

Le premier Tramway de 1874

 

 

HISTORIQUE DU TRAM NANCÉIEN

1874: Le 12 Août, le tramway à traction hippomobile fait son apparition sur l'agglomération. La ligne allait de la porte Saint Nicolas à Maxéville, elle fut rapidement étendue jusqu' à Bonsecours.

1871: Une nouvelle ligne apparaît, de Préville au pont d'Essey.

1908: Une nouvelle société, la Compagnie des Tramways Suburbains, est constituée pour construire et exploiter les lignes de tramways électriques et suburbains.

1910: Création de 10 kilomètre de ligne reliant la place Carnot à Pompey.

 

1913 Les "balancelles", remorques ajourées de la belle époque.

1925: Les réseaux urbains et suburbains comprennent dorénavant 14 lignes. Le matériel roulant datait des origines de l'électrification et comprenait à cette époque 84 motrices à 2 essieux, 62 remorques ouvertes, 43 fermées, et 4 automobiles à logis belges pour les lignes suburbaines.

1933: Les premières suppression de lignes interviennent sur le réseau urbain.

 

Années 30 (1932), le tram commence à gêner la circulation 

1948: Le mouvement s'accentue, disparition des lignes suburbaines 10, 12 et 14.

1958: Les derniers tramways de la ligne 3 Laxou- Essey, disparaissent à leur tour. 

C'est alors la fin d'une époque; les autobus pouvant contenir 80 places, apparaissent. Mais la roue tourne... En 1973, les pouvoirs publics suite à la menace d'un choc pétrolier sont de nouveaux sensibles à la traction électrique. La pollution urbaine commence à être préoccupante dans certaines villes.

En 1983, les trolleybus font leur apparition dans les rues de Nancy. Ils sont adaptés à la topographie de la cité, propre aussi, esthétiques, rapides et silencieux; la population est alors enchanté par ce nouveau transport en commun.

 

 

=========Le retour du tramway  

 

Après presque un demi siècle d'absence, le tram revient , plus moderne et donc mieux adapté à la ville, pour séduire ses habitants. Le tramway est toujours guidé par un rail central, cependant, on lui a ajouté des pneus, il peut donc monter les côtes en un temps record, permettre à sa charge pondérale d' être supportée sur tous types de chaussée, ainsi qu' éviter les obstacles sur la chaussée, à condition d'être bien conduit.

 

Les étapes d'un projet: 

 

- 30 novembre 1996: moins d'un an après sa transformation de district en communauté urbaine et au terme d'un débat nourri, le Grand Nancy s'engage dans un ambitieux plan de transformation urbains articulés autour de deux axes lourds et de lignes de rabattement. Budget prévisionnel: 1,3 milliard.

- 7 février 1997: le tramway sur rail "inadapté aux contraintes de l'agglomération", est écarté au profit du trolleybus ou du tram sur pneus malgré les protestations de l'opposition.

- 11 avril 1997: le Grand Nancy, en lançant un appel d'offres, affiche sa préférence pour le tram sur pneus " moins cher et mieux adapté".

- 2 juin 1997: démarrage de la concertation publique préalable autour du plan de transport. Nombre de nancéiens s'enflamment pour le débat.

-10 juillet 1997: la Communauté urbaine lance les études détaillées.

-6 février 1998: le tramway sur pneus Bombardier est retenu pour un projet développant trois lignes à l'horizon 2006.

-26 juin 1998: le design "nancéien" est officiellement dévoilé.

-3 juillet 1998: feu vert au programme d'aménagement de la ligne 1 et à un projet global de 3 lignes portés à 1,55 milliard de francs. Mais le débat lézarde les rangs de la majorité.

- juillet 1998: la taxe versement transport acquittée par les entreprises de plus de 9 salariés, passe de 1,05 à 1,4% pour financer le projet.

-8 septembre 1998: ouverture de l'enquête publique, les usagers ont la parole, des pétitions multiples se signent.

-fin novembre 1998: la commission d' enquête délivre un avis favorable au projet de tram sur pneus; avec réserves.

- 1er décembre 1998: Bombardier annonce la signature du contrat avec le Grand Nancy.

-22 décembre 1998: les élus prennent acte des  résultats. Cap sur les travaux. 

-28 juin 1999: démarrage de la production chez Bombardier.

- août 1999: ouverture du chantier.

-25 mai 2000: le premier véhicule quitte l'usine de Crespin pour rallier Nancy par la route.

-27 mai 2000: présentation place Maginot du véhicule; déferlante de visiteurs.

- 1er décembre 2000: annonce du rapport, pour essais complémentaire, de la mise en service commerciale du 26 décembre au 2 janvier.

- 8 décembre 2001: inauguration du tram, l'exploitation commerciale n'est pas commencée; les travaux ont été bouclés en un temps record, seulement 16 mois de chantier; le budget est supérieur aux estimations.

- février et mars 2001: enfin le tram circule, mais pas pour longtemps, des incidents obligent l'arrêt commerciale provisoirement, essais techniques à nouveau. 

- fin octobre 2001? : retour espéré du tram, quand aux lignes 2 et 3, elles ne sont pas certaines d'être réalisées.

 

la ligne n°1, 30 stations sur 11km.

 

 compte rendu des discours d'inauguration du tram 

 

          L' inauguration du tramway sur pneus s'est déroulée le vendredi 8 décembre 2000, par le maire de Nancy, André Rossinot (UDF- Rad), en présence de Mme Bernadette Chirac et du président de la région Lorraine, Gérard Longuet (UDF). Malgré cette inauguration, le tramway sur pneus, le premier de ce type en France, n'a été mis en service que pendant les vacances de février. Il aura fallu 16 mois pour mener à bien les travaux nécessaires à la mise en circulation du tram, et à la réorganisation de différents espaces urbains. 

Aussi, en matière de transport, sont prévus l'arrivée du TGV Est-européen, ainsi que l'espoir d'un TGV pendulaire Nord-Sud. Quand au tramway, qui conjugue pneus et rails, il circule en voies réservées sur l'ensemble du réseau urbain de la communauté urbaine du Grand Nancy, regroupant 20 communes et 266000 habitants.

Le cahier des charges, établi par André Vaxelaire (urbaniste nancéien et professeur à l'école d' architecture) lié au tram, intégrait aussi bien de nombreux enjeux primordiaux concrets du transport ( stations, vitesses du tramway, confort, sécurité, discrétion, économie...), que la mise en valeur d'une des plus grandes artères de Nancy "un axe d'autant plus stratégique qu'il relie deux secteurs vitaux pour le développement de la ville et de son agglomération: d'un côté Meurthe et canal, et ses activités où de plus en plus d'entreprises s'installent, de l'autre le quartier de la gare, qui attend l'arrivée du TGV prochainement".

Selon la géographie que parcours le véhicule, guidé par un rail central, il peut passer en mode non guidé ( de la même manière qu'un bus) ou alors se diriger comme un trolley. La ligne traverse l'agglomération urbaine selon un axe sud-ouest/ nord-est de 11km, et désert les communes de Nancy, Vandoeuvre -lès- Nancy, Saint-Max, et Essey-lès-Nancy. Au total ce sont 18 tramways qui seront mis en service dont deux en réserve. Actuellement, la première ligne du tramway correspond à l'axe le plus fréquenté de l'agglomération, puisqu'il désert près de 62 000 habitants

Le tramway aura également suscité de nombreux doutes et de nombreuses critiques. L'opposition de la gauche accuse la municipalité de faire de cet évènement "un coup électoral pour un prix exorbitant" en ajoutant que le tramway "qui n'est qu' un "trolley amélioré" est loin d'être la solution miracle aux problèmes de circulation et de stationnement. Jean- Yves le Déaut, député PS, qui conduisait la liste plurielle aux élections municipales, face au maire sortant, André Rossinot, d'ailleurs réélu, estime que "les habitants vont supporter pendant 20 ans le poids du chantier"; celui- ci regrette également l'absence de concertation qui a prévalu aux choix du tram et d'un point de vue esthétique "à la défiguration des avenues de Nancy, par la prolifération de poteaux du tramway". Françoise Hervé, également candidate sans étiquette à la mairie de Nancy, dénonçait un tram sur pneus "dépassé techniquement avant sa mise en service". Face à ses critiques, André Rossinot , a répondu qu'il s'agissait d'un choix concerté et non d'un coup de poker, ni d'un pari irréfléchi, ou d'un effet de mode, et que ce moyen de transport s'inscrivait dans le contexte de développement urbain. Le tramway mettrait enfin le Grand Nancy au niveau des nombreuses villes françaises, déjà équipée et prêtent à répondre aux défis du prochain siècle. De plus, la zone Meurthe et Canal, qui fait l'objet d'un légitime programme de revalorisation et d'aménagement, pourrait être au coeur de ce nouveau réseau urbain, suburbain et périurbain. Le tramway a pour but de rendre les transports en commun plus attractifs, grâce à la rapidité des liaisons par tram- train, obtenue en particulier par la traction électrique. L'exemple strasbourgeois montre que la plupart des habitants qui n'utilisaient jamais les transports en commun, empruntent régulièrement le tramway, dont ils constituent même la part d'usager la plus importante. A Nantes, le nombre d'utilisateurs a doublé, ainsi que dans d'autres villes qui ont adoptés le tram. 

Le tramway a donc aussi pour but de réduire la circulation automobile en ville, mais surtout de favoriser les échanges créateurs de richesses dans l' agglomération. En effet, les relations entre Nancy et les communes environnantes sont importantes; l' hyper centre de Nancy développerait grâce au tram, par des facilités de déplacement, une offre en matière de prestations, de loisirs, de services et d'activités économiques.

 

=========CONCLUSION 

 

              Les transports en commun favorisent la concentration des activités et des hommes, un habitat dense dans le voisinage des gares, une vie collective et sociale plus intense. Les formes de croissance urbaine, mais aussi le style de vie quotidienne, et le rôle même des villes diffèrent. C'est dès lors, plus qu'un choix technique ou économique, un choix urbanistique et éthique, qui doit intervenir et dont les générations futurs de citadins, subiront les conséquences. Le tramway de ce nouveau siècle s' inscrit alors dans ce choix d'urbanisme. Ainsi les vastes aplats des trottoirs en dalle de granit, les équipements techniques enterrés, redonnent un aspect neuf à notre centre ville, ainsi qu'une nouvelle perspective de la rue Saint Jean- Saint George, dans les deux sens du terme. Cette volonté de discrétion et d' harmonie ont donc pour but d'embellir cette artère, qui est un grand atout pour Nancy. 

 

Pour des renseignements complémentaires sur le tramway de Nancy:

http//:www.grand-nancy.org 

 

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